L’Alliance pour la protection des nourrissons est une nouvelle organisation chapeautée par le MAQ, dédiée à la défense des droits et de la santé des nourrissons et des jeunes enfants par le biais de son plaidoyer pour la protection de l’alimentation infantile par la mise en œuvre du Code. Formée par douze organisations québécoises et canadiennes œuvrant en périnatalité et en santé, l’Alliance sera un moteur de changement pour l’implantation du Code au Canada.
En effet, aux côtés de 118 autres nations, le Canada a adopté en 1981 le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel (le Code), qui prévoit tout un ensemble de restrictions à la commercialisation des substituts du lait maternel, comme les préparations commerciales pour nourrissons, afin de s’assurer que les parents ne soient pas indûment influencés en matière d’alimentation infantile. Il vise autant à protéger le développement et la santé des nourrissons que la santé des mères, en imposant des limites strictes aux stratégies de marketing déployées par l’industrie et ce, afin de protéger l’allaitement maternel. Depuis, ce Code a été maintenu à jour par des résolutions de l’Assemblée mondiale de la Santé (AMS). Or, à ce jour, le Canada n’a déployé aucune mesure efficace pour mettre en oeuvre le Code.
Pourtant, les solutions existent. Plus de 40 ans après avoir adopté le Code, le Canada demeure l’un des trois seuls pays de l’OCDE à n’avoir adopté aucune réelle mesure pour le mettre en oeuvre, avec les États-Unis et le Japon, malgré les taux d’allaitement précités. Pire, en 2022, 74% de tous les États membres de l’Organisation mondiale de la Santé avaient pris des mesures législatives pour mettre en oeuvre le Code. Autrement dit, le retard du Canada commence à être gênant.
Pendant ce temps, cette inaction laisse libre cours au déploiement de stratégies et de tactiques marketing de plus en plus insidieuses : « baby club », applications pour téléphones intelligents, sites web très développés pour donner des conseils sur la maternité… les fabricants de substituts au lait maternel ne lésinent sur aucun moyen pour se présenter à la fois comme des experts et des alliés des mères, alors que leur seul incitatif est bien sûr le profit qu’ils font sur un produit qui n’est pas comparable au lait maternel.